La Sophrologie Existentielle
La sophrologie est à découvrir de manière "vivantielle".
Mais pour les curieux, vous trouverez ci-dessous deux articles sur le sujet.
Bonne Lecture!
A quoi participe la sophrologie?
Un peu de philosophie
La visée principale de la sophrologie est l’élargissement de notre conscience. Il s’agit de sortir de la conscience subie qui nous anime tous en nous ramenant quotidiennement à la nécessité, aux impératifs pour conquérir une conscience nouvelle qui change radicalement notre rapport à nous-même et au monde. Etymologiquement le terme sophrologie est un néologisme que l’on doit à Alfonso Caycédo, neuropsychiatre et créateur de notre discipline et qui peut se traduire par « l’étude de l’harmonie de la conscience ». En Harmonie c’est-à-dire en accord avec soi, avec notre environnement et dans le « ici et maintenant » de ma présence qui va renforcer ma conscience. Durant les séances, je m’autorise en effet à prendre le temps d’une rencontre avec moi-même. Je congédie l’agitation de cette société du tumulte. Je m’appuie sur mon souffle conscient pour mettre en place cette réduction qui me permet de me relaxer du monde. Je m’accorde une pause. Dans sa première lettre à Lucilius, Sénèque écrit « … revendique ta propriété sur toi-même… » (1) insistant ainsi sur la nécessité de se saisir de soi dans le présent, de s’alléger du poids de la frivolité pour retrouver l’essentiel. Les grecs anciens attachaient une grande importance à l’instant présent considérant qu’il s’agissait d’un moment privilégié où nous sommes en harmonie avec l’ordonnancement du Cosmos. Danielle Raynal (2) précise à ce sujet : « De fait, ce que la sophrologie existentiel vise c’est la « présence ». Et cette démarche ne peut se réaliser que par la vivance de « l’espace-temps » dans ses trois dimensions, Présent vers l’avenir - Présent qui a besoin du passé pour être là ».
Le retour au phénomène
La sophrologie qui s’inscrit dans une approche psychocorporelle de l’individu s’appuie sur des techniques respiratoires et de mobilisations corporelles qui éveillent la conscience de notre corps et les perceptions des sensations que nous éprouvons dans l’instant présent. La visée de ce recentrement sur notre corporalité est simple, il s’agit de laisser apparaître en nous l’expérience vécue pour ce qu’elle est et non à travers le filtre de nos a priori ou de nos représentations. J’aime cette idée de retrouver la naïveté de l’enfant découvrant le monde mais avec la conscience d’un adulte. Ce retour au phénomène tel qu’il est témoigne du lien étroit entre la sophrologie et la phénoménologie. Cette filiation avec la philosophie de Husserl et d’Heidegger est fondamentale et sa portée dans l’accompagnement des personnes a été novatrice. Nous pouvons parler d’un véritable changement de paradigme parfaitement illustré par cette citation du psychiatre Ludwig Binswanger (1) : « … ce qui m’intéresse ce n’est pas la maladie (le symptôme) mais l’homme malade ». L’important ce n’est pas la chose en elle-même mais la façon dont je la vis. Alors que d’autres spécialistes de la santé mentale se concentrent sur l’inconscient et l’origine du traumatisme, Caycédo lui s’intéresse à la conscience et à la ressource qui existe en chacun. En cela, la sophrologie s’inscrit bien dans le mouvement humaniste, elle place le sujet et sa capacité de résilience au cœur de son projet. Dans son approche de l’accompagnement la sophrologie s’intéresse donc avant tout à l’individuation et l’autonomie de la personne. Cette dynamique de la transformation de l’état d’objet du monde à celui de sujet à part entière se noue dans la construction progressive de la rencontre avec le sophrologue. Dans la sémantique caycédienne nous parlons d’une « Alliance » entre deux sujets. Toute la démarche du sophrologue consiste donc à accompagner le consultant pour qu’il découvre le potentiel qui sommeille en lui et qu’il trouve les clefs de son mieux-être.
L’importance de la répétition
Il est important de préciser que la sophrologie n’est pas un remède miracle, une solution toute faite pour résoudre les maux de la société. C’est un mouvement que seul le consultant peut alimenter par la répétition des expériences vécues. En effet, la visée de l’entraînement sophrologique est de permettre le passage d’une expérience vivantielle ponctuelle et gratifiante à un véritable processus durable. Cette connaissance de soi, c’est le retournement de la conscience vers le corps/esprit, unité indissociable qui est à l’origine de mon sentiment d’être vivant, d’être en train d’être. Toute action sur mon Corps est une action sur mon Esprit. Dans le retour à l’homéostasie se noue le lien entre le biologique et le psychique. Cette conception moniste de l’être humain Caycédo la partage avec d’illustres prédécesseurs, Montaigne par exemple pour qui l’homme : « … est une existence incarnée et tout son effort tend à imposer l’idée d’une harmonie, d’un tout indivisible à la fois et en même temps chair et esprit, corps et âme (2)», mais aussi Spinoza et dans une certaine mesure Nietzsche. En mettant fin à la dualité corps et esprit la sophrologie participe activement à renforcer l’unité de notre Être.
La question du temps
Lorsque je parle de processus et de mouvement, j’aborde inévitablement la question du temps qui est une autre des composantes fondamentales de la sophrologie phénoménologie existentielle. Il faudrait bien plus d’un chapitre pour envisager de traiter cette notion. Mais dès le début des séances, en quittant l’immédiateté et en m’inscrivant dans la durée, je m’ouvre à une autre dimension, le temps très personnel de la découverte, de ce qui bouge en moi. Viendra ensuite celui de la conquête et de la consolidation de ces acquis et enfin celui de la transformation. Cette fois encore, c’est le consultant qui est à l’écoute des mouvements subtiles qui naissent en lui. Les changements ne sont que rarement immédiats, à ce sujet le sophrologue Bernard Santerre écrivait : « la personne qui s’entraîne régulièrement s’aperçoit progressivement de modifications subtiles dans sa vie de tous les jours... Une qualité de présence qui se développe, une qualité de vie qui s’installe, qui rendent la personne plus confiante, plus sereine devant la vie et ses aléas (3) ».
Le temps que je m’accorde pour faire mes séances dans la semaine, c’est le temps qui restaure. C’est aussi le temps de ma présence incarnée posée comme un phare sur la ligne de Chronos (4) et qui me permet de regarder autrement mon passé et de m’ouvrir aux possibles de mon avenir. Danielle Raynal (5) dans un article sur la place des images dans la sophrologie déclarait : « Notre passé a la valeur que nous pouvons lui donner aujourd’hui … et le passage du passé au futur se fait dans le présent dans le ici et maintenant ». Difficile de décrire cette soudaine légèreté qui m’envahit lorsque j’arrive à me déplacer sur l’axe de ma tridimensionnalité. Une fois que les parts d’ombre s’éclairent, dévoilant à ma conscience ce qui restait menaçant jusque-là parce que tapis dans l’obscurité, je prends possession de mon historicité. Je peux tourner la tête en arrière sans appréhension et porter un regard positif et constructif sur ce qui a été.
Voilà en quelques lignes en quoi participe la sophrologie et de retenir une seule chose c’est qu’au-delà de la compréhension des concepts c’est la pratique qui est essentielle.
Postface
Certains lecteurs avisés auront remarqué l’utilisation récurrente dans ce texte de la première personne du singulier, le « Je ». Ce n’est pas le « Moi je », sorte de revendication égotique d’un auteur en mal de reconnaissance. Non, c’est le « Je » du sujet, le « Je » incarné des Humanistes qui place l’Homme au centre de leur préoccupation, celui d’Erasme lorsqu’il affirme « Je n’use point de fard, je ne simule pas sur mon visage ce que je ressens dans mon cœur. Partout, je ressemble à ce que je suis, je ne prends pas le déguisement de ceux qui tiennent à jouer le rôle de sagesse… » (1). C’est le « Je » de l’authenticité, du sophrologue qui a une posture de professionnel formé pour justement ne pas être un imposteur. Bien évidemment c’est aussi ce « Je » de mon terpnos logos(2), celui que je vais utiliser dans l’accompagnement des relaxations avec les sophronisants.
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1 In « Lettres à Lucilius » de Sénèque, p7, Mille et une nuit.
2 Danièle Raynal a collaboré de nombreuses années avec le professeur Caycédo, elle est fondatrice des Ecoles de Sophrologie Existentielle de Paris, Bordeaux et Colmar.
3 Ludwig Binswanger, 1881-1966, psychiatre et essayiste suisse, phénoménologue créateur de la Dasein Analyse, source Balélio et Wikipédia.
4 In « Les Essais » notice de Gisèle Mathieu, Editions Hachette
5 In article de Bernard Santerre, 1947-2011, source www.sophrologie-française.com
6 Dieu du temps des Horloges à ne pas confondre avec Kaïros dieu de l’opportunité, du moment propice.
7 Idem page 1.
8 In « Eloge de la folie » chapitre V, Erasme 1466-1536.
9 C’est au IX siècle avant JC que l’on trouve la première trace chez Homère de l’épode, la parole thérapeutique.
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Ne pas reproduire ni copier ni diffuser Copyright-France réédité Arnold Myriam
Qu'est-ce que la sophrologie existentielle?
Interview réalisée pour la Société Française de Sophrologie
4 avril 2022
Je rencontre aujourd’hui Yannick FRIEH, directeur de ESSA Colmar, « petite sœur » de ISEBA Bordeaux.
L’école de Sophrologie et Sophrothérapie d’Alsace est une école de sophrologie existentielle.
Yannick, de quoi parle-t-on quand on évoque une sophrologie existentielle ?
Parler de Sophrologie existentielle, c’est parler d’une sophrologie relationnelle. C’est créer la relation d'Alliance, une véritable rencontre entre deux sujets différenciés dans le ici et maintenant.
C’est faire de cette relation un LIEU, au sens d’une topique, que le sophrologue installe, permettant ainsi à l’Autre d'être et de se sentir en sécurité. Et d’être entendu de lui-même et de l’autre.
C’est là, dans cet espace-temps relationnel, véritable Athanor, que le travail va pouvoir s’accomplir, dans, avec et par une relation de confiance permettant une pleine reconnaissance de celui qui nous vient.
C’est dans ce cadre que les pratiques de relaxations dynamiques vont permettre au sujet d'instaurer une relation vivantielle avec lui-même, avec les autres et avec le monde. De ce fait, c'est l'être du présent qui se donnera l'opportunité de revisiter les marqueurs de son histoire, de s'en affranchir pour se mettre en capacité d’être là, de vivre l'instant ouvert à ses capacités d'avenir.
Cette vision signe une identité, une singularité propre dans la posture existentielle ?
Oui. Parler de posture est essentiel. Car dans cette relation d’écoute, le sophrologue doit être en capacité d’être soi-même, authentique et solide, pour accueillir l’Autre et l’autoriser à se dire.
Vous évoquez la force de la Présence ?
Oui. C'est la présence du sophrologue qui va permettre au sujet d'être là, soutenu par le travail de la corporalité et ainsi de se percevoir en train d'être.
Dans l'exercice de ma pratique de sophrothérapeute, plus j’avance et plus je mesure l’importance de la dynamique relationnelle dans l'accompagnement.
Je crois qu’il y a, émergent de vos propos, la nécessité pour le sophrologue d’un travail sur soi et dans sa continuité, d’une supervision ?
Oui. Il est important que le sophrologue entretienne sa capacité de présence au travers d'une pratique sophrologique personnelle et d'être en conscience de sa réalité objective. Un espace thérapeutique est aussi nécessaire lorsque nous sommes fortement déstabilisés émotionnellement dans nos accompagnements. De plus un espace de supervision permettra de sortir des impasses relationnelles et de développer nos compétences d'accompagnant. C’est une responsabilité, une éthique.
Dynamique de l’être en devenir… S’entend ici le fameux « Deviens ce que tu es » de Nietzsche, qui convoque le paradoxe de l'être et du devenir et évoque une transformation.
Est-ce votre vision de la sophrologie existentielle ?
La Sophrologie est pour moi une Découverte, une Conquête et une Transformation.
La découverte est continue et permanente.
Elle est découverte de soi et du rapport à son corps propre, libre d’y aller et d’y revenir par la respiration consciente, intentionnelle, guidée.
Tel le Vendredi de Robinson Crusoé, cette découverte est candide, phénoménologique, sans aucun jugement.
Cela permet alors de défocaliser de nos propres difficultés.
Parlez-nous de la corporalité ?
Elle est essentielle : c'est l'expérience vécue de l'unité corps-esprit qui atténue la relation duelle, c'est à dire le passage d'avoir un corps à être un corps, lieu de vie, lieu de nos émotions, de nos perceptions et de nos pensées.
Ce nouveau rapport à soi sous-tend un nouveau rapport au monde, moins clivant et un nouveau rapport aux Autres plus créatif : c'est remettre au cœur de l'Existence la dimension expérientielle.
Qu’en est-il de la conquête ?
La conquête, c’est conquérir ces nouvelles capacités qui me permettent justement de ne pas être comme hier.
C’est obtenir de nouvelles possibilités d’être en soi, infinies et continues et concrètement matérialisées dans ce rapport au monde et aux Autres qui nous le renvoie.
Il ne s’agit pas seulement de mots, mais d’une conquête incarnée. C'est l'être du présent qui en décide.
En somme, chacun est maître de ses actes, de son destin et des valeurs qu'il décide d'adopter, et cette liberté inscrit chaque être au cœur d’un processus évolutif, véritable mouvement intérieur permettant d’aboutir à un changement d'état ?
Je ne pense pas que nous puissions être totalement maître de nos actes et de notre destin mais que nous avons une part de libre-arbitre que la pratique de la sophrologie permet de conquérir : c’est la transformation.
La transformation, ce sont des micro-mouvements qui amènent un individu à identifier les scénarii répétitifs, les croyances limitantes ancrées dans notre corps à savoir nos tensions corporelles et psychiques, inhibant l'énergie vitale source de mouvements.
La libération de cette énergie c'est la possibilité du changement ; c’est la symbolique de la marche consciente dite phronique.
Le schéma existentiel à vivre est tellement porteur d’espérance. Il est pour moi un humanisme. Merci de nous partager votre vision de la sophrologie, Yannick !
Je voudrais tant qu’on ne réduise pas la sophrologie à un aspect de détente ou de modification du comportement !
Bien sûr que ces applications-là existent, mais elle propose tellement plus ! Un véritable changement de positionnement d'être.
Les futurs sophrologues que nous formons sont amenés à traverser ce processus existentiel.
Ils sont amenés à le vivre, à l’expérimenter, c’est tout le sens des dimensions « vivantielles et existentielles » de la sophrologie ! Sortir d'un mode opératoire dans la relation d'accompagnement pour laisser place à la singularité de la rencontre.
C’est le processus qui fait la posture autant que le métier, parce qu’il est alors profondément incarné.
Pour cela, il faut le traverser, s’en saisir et l’illustrer par la manière de le redéployer avec délicatesse et respect pour la forme toute singulière que cela va prendre pour l’Autre.
La vivance commence par ce déploiement et c’est parce qu’il y a une relation que cela est rendu possible.
Yannick, racontez-nous l’histoire de votre rencontre avec la sophrologie.
Je suis allé vers la sophrologie pour commencer un travail sur moi-même qui puisse intégrer la dimension corporelle.
À l’époque, j’ai environ 25 ans et un diplôme de visiteur médical en poche.
Je travaille en particulier en salle de chirurgie orthopédique et c’est un parfait observatoire pour constater le rapport mécanique de la médecine au corps humain.
Il ne me parle pas, me paraît trop réducteur. Mon corps n’est pas un objet ni une mécanique et je veux l’appréhender dans son unité avec l’esprit.
À ce moment je rencontre Danielle RAYNAL (1). Rien n’est anticipé.
Progressivement, je me révèle au travers d’une sensibilité propre, la mienne, et cela aura un effet transformateur !
Puis Danielle me propose une mission de formateurs en co-animation avec elle et, petit à petit, se met en place un cursus de formation sur une rythmique de 2 ans.
Je suis à ce jour attentif à transmettre la rigueur de la méthode à laquelle Danielle m'a formé et je me place avec gratitude dans la continuité de ce qu’elle m’a enseigné.
Je poursuis ainsi mon chemin jusqu’en 1997, date à laquelle une idée apparaît : celle de revenir sur mes terres natales pour créer une petite sœur de ISEBA Bordeaux.
Ponctuellement, dès 1998, je mets en place des séminaires qui donnent l’impulsion jusqu’à la création de ESSA Colmar en 2000.
C’est donc une école qui compte déjà plus de 22 ans d’exercice. C’est dire aussi toute la richesse de ce qui est transmis par vous et votre équipe pédagogique.
Voulez-vous nous parler de votre école ?
Affiliée à ISEBA Bordeaux, l’ESSA COLMAR [devenu ESSA STRASBOURG en 2023] est une école membre du réseau de la S.F.S., et membre partenaire du Syndicat des Sophrologues Professionnels (S.S.P).
Également Membre de la Fédération Française de Psychothérapie et de Psychanalyse (FF2P) et de l'Association Européenne de Psychothérapie (EAP), nous accompagnons nos élèves à la préparation du titre de Sophrologue RNCP, à celui de Psychopraticien en sophrologie existentielle ainsi qu’à l’obtention du certificat européen de psychothérapie (CEP) en sophrologie existentielle.
Pouvez-vous nous présenter les 3 cycles de formation proposés par votre école ?
Avec plaisir, Judith. Comme sa « grande sœur » ISEBA Bordeaux, l’ESSA COLMAR forme aux dimensions éducative, prophylactique, socio-relationnelle et thérapeutique de la sophrologie, dans une approche existentielle.
Elle propose 2 cycles de préparation à la sophrologie :
Le premier, d’une durée de 2 ans, est conforme aux critères définis par la S.F.S. pour la préparation au titre de Sophrologue et à l’obtention, le cas échéant, du RNCP.
Le second cycle dure 1 an et permet l’obtention du titre de Sophrologue praticien.
Quel est l’objectif de ce second cycle ?
Il offre aux sophrologues déjà formés la possibilité d’explorer différents champs d’application de la sophrologie : entreprises et rythmes psychosociaux, sport, douleur et soins de support, sommeil, approche bio psycho-sensorielle de l'alimentation ou encore sophrologie ludique…
Les sophrologues ont effectivement souvent à cœur de s’adapter aux besoins de leur public, notamment en sophrologie prophylactique ou socio-relationnelle…
Oui, c’est tout le sens du programme de ce 2e cycle, à savoir s’adapter aux besoins spécifiques de différents publics : couples, femmes enceintes et parents notamment mais aussi sportifs ou encore personnes âgées dans le cadre du vieillissement, sans que cela ne soit exhaustif.
À qui ce second cycle est-il ouvert ?
Aux sophrologues formés à l’ESSA COLMAR et à tous les sophrologues diplômés sur dossier.
Qu’en est-il de votre 3e cycle, à visée thérapeutique ?
Ce troisième cycle dure 2 ans et prépare au titre de Psychopraticien en sophrologie / Sophrothérapeute (Titre FF2P).
Il permet aussi la préparation au Certificat Européen de Psychothérapie (CEP).
Ainsi, le programme inclus une formation à la psychopathologie clinique de l’enfant, de l’adolescent et de l’adulte, mais aussi à l’écoute thérapeutique.
De fait, il introduit les champs notionnels des névroses, psychoses, états limites et aborde la prise en charge des addictions ou des troubles de l’humeur notamment.
Ces 2 années englobent également un travail sur les degrés supérieurs de sophrologie : cycles radical et existentiel.
À qui ce 3° cycle est-il ouvert et quelles sont vos modalités de sélection ?
À tous les étudiants ayant effectués le 1er et 2e cycle à ESSA COLMAR et plus largement, aux sophrologues diplômés sur dossier et entretien.
Il me semble que les 3 cycles couvrent un total de 1000 heures de formation ?
Je vous le confirme.
Yannick, une fois n’est pas coutume, c’est moi aujourd’hui qui, avec votre accord, signe le mot de la fin.
Je voudrais vous dire combien vous incarnez, avec authenticité, la notion même de mouvement en sophrologie.
Celui, imperceptible et constant, de l’être qui se trouve et se transforme dans le mouvement continu de la vie. C’est plein d’espérance et puissamment vitalisant ! Merci.
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Interview réalisée par Judith DUMAS
Source : www.sophrologie-francaise.com/reseau-sophrologie-sophrotherapie-alsace
Pour découvrir l’ESSA Strasbourg : www.essa-strasbourg.fr
(1) Décédée le 30 janvier 2021, Danielle Raynal avait participé avec enthousiasme à l’aventure de la Sophrologie en France. Membre de la SFS et de son CA durant plusieurs années, elle a contribué à la diffusion d’une sophrologie rigoureuse et inventive et créé à cette fin les Ecoles de Sophrologie Existentielle de Bordeaux et Colmar.
La visée principale de la sophrologie est l’élargissement de notre conscience. Il s’agit de sortir de la conscience subie qui nous anime tous en nous ramenant quotidiennement à la nécessité, aux impératifs pour conquérir une conscience nouvelle qui change radicalement notre rapport à nous-même et au monde. Etymologiquement le terme sophrologie est un néologisme que l’on doit à Alfonso Caycédo, neuropsychiatre et créateur de notre discipline et qui peut se traduire par « l’étude de l’harmonie de la conscience ». En Harmonie c’est-à-dire en accord avec soi, avec notre environnement et dans le « ici et maintenant » de ma présence qui va renforcer ma conscience. Durant les séances, je m’autorise en effet à prendre le temps d’une rencontre avec moi-même. Je congédie l’agitation de cette société du tumulte. Je m’appuie sur mon souffle conscient pour mettre en place cette réduction qui me permet de me relaxer du monde. Je m’accorde une pause. Dans sa première lettre à Lucilius, Sénèque écrit « … revendique ta propriété sur toi-même… » (1) insistant ainsi sur la nécessité de se saisir de soi dans le présent, de s’alléger du poids de la frivolité pour retrouver l’essentiel. Les grecs anciens attachaient une grande importance à l’instant présent considérant qu’il s’agissait d’un moment privilégié où nous sommes en harmonie avec l’ordonnancement du Cosmos. Danielle Raynal (2) précise à ce sujet : « De fait, ce que la sophrologie existentiel vise c’est la « présence ». Et cette démarche ne peut se réaliser que par la vivance de « l’espace-temps » dans ses trois dimensions, Présent vers l’avenir - Présent qui a besoin du passé pour être là ».